Mieux vaut réemployer des produits qu’en faire des déchets, fussent-ils recyclés : le recyclage du plastique ou du béton est énergivore et polluant, intègre des matières neuves et dégrade la qualité du matériau à chaque cycle.
Le réemploi, lui, prolonge la vie des objets sans transformation lourde. En milieu urbain, cela signifie adapter et réutiliser les structures existantes plutôt que de les remplacer, mais également intégrer le réemploi dans la fabrication de mobiliers urbains et équipements… Concevoir du mobilier de réemploi, démontable et réutilisable permet ainsi de réduire les déchets et d’ancrer la ville dans une démarche plus durable.
Recycler revient à « re-fabriquer »
À titre d’exemple, le tri du plastique recyclable, souvent constitué de différents types de polymères, requiert une importante consommation d’énergie, tout comme sa transformation en une nouvelle matière première destinée à la fabrication d’objets recyclés.
De plus, la qualité du plastique recyclé se dégrade à chaque cycle, limitant son usage et imposant l’ajout de matière vierge pour maintenir ses propriétés. Ainsi, plutôt qu’une solution durable, le recyclage du plastique s’apparente davantage à un sursis dans un modèle linéaire encore trop dépendant des ressources fossiles…
Le meilleur déchet, c’est celui qu’on ne produit pas
Le recyclage ne constitue pas une solution pleinement durable, car il repose sur l’intégration de matières neuves devenues des déchets pour alimenter le processus. De plus, la majorité des matières recyclées doivent être mélangées à de la matière vierge pour fabriquer de nouveaux produits, empêchant ainsi un cycle totalement circulaire. Par exemple, l’usage du plastique recyclé dans les jeux et jouets perpétue la demande en plastique neuf, sans lequel cette filière ne pourrait exister…
Le plastique ne se recycle pas à l’infini
Pour produire un objet en plastique recyclé, il est essentiel que la matière première soit rigoureusement triée, sans quoi le recyclage devient impossible. Or, le tri des plastiques demeure imparfait, et leur recyclage n’est pas infini. À chaque cycle, des additifs sont incorporés pour répondre aux exigences de nouveaux usages (mobilier urbain, équipements, revêtements…), rendant progressivement la matière plus difficile à revaloriser. À terme, il devient complexe d’obtenir un plastique suffisamment « pur » pour un nouvel usage, limitant ainsi l’efficacité du recyclage dans une perspective durable.
Et qu’en est-il du réemploi en mobilier urbain ?
Exemple du projet Gratte-Ciel à Villeurbanne : les lycéens imaginent un nouveau mobilier urbain
Douze élèves du Lycée Pierre Brossolette, dans le cadre de leur option arts plastiques, se sont investis pour transformer des matériaux de réemploi issus de la déconstruction de la passerelle quai de Saône (rive gauche) en mobilier urbain ergonomique et écoresponsable.
De la réflexion sur les usages, aux dessins et maquettes en passant par le respect des contraintes techniques et le choix des matériaux pour créer des prototypes, les élèves ont passés plus de 20 heures sur le projet lors d’ateliers d’écoconception, accompagnés par Bellastock et Rural Combo, ainsi que Mineka pour le choix des matériaux.
